ULTRA TEMPÊTE

okok no prob i was wondering about you nice i think maybe you should stay because there is too much wind no dont take the car absolutely not ici cest lultra tempete tu connais toi quino bah je sais pas jaime bien ces peintures cest un personnage mysterieux pour moi cest un cafe un chocolat incroyable je peux reprendre ton manteau wouh tu deviens ouf jai limpression quil est complique ce feu tsip tous les trucs de bebe jadore tu as vu bebe cest pour qui deja non cest pas chaud cest froid tu en veux un depuis quand il y a carrefour au maroc ten veux en fait faut faire une sorte de tippie de braindille et mais jaimerais bien faire du son cest bandit quoi

ah yes ah yesss to go to their rescue tsip tsip ouai mon phone cest la fin du monde tas vu mon paquet de clope je pense pas quil est dehors no no babe ah si il est la est ce que tu as des feuilles vous voulez mettre des bougeoirs intermediaires cest important

a la gare routiere tres bien tu pourras surement trouver un truc apres je tavoue il y a une tempete dans la montagne tu pourras demander la route la route cest une petite route de montagne tu as une feuille toi non si tu veux je vais chercher une feuille demande a aliah ils travaillent en bordure les gars on va faire un feu dedans dehors cest quoi que tu veux regarder jai perdu mon pouls petit chat he he lencre de chine on ne joue pas avec ca au pire on leteind jamais elle ma mordu jusquau sang ca se trouve elle a la galle elles sont assez facile ca tient comme ca tu fais quoi tu balaies ca marche tu la fais droite et tu l’effaces jamais regarde oh javais pas compris cest ma meilleure amie comment tas fait par internet la elle vient pas ce soir je suis bloque tes bloque attends elle est dans mon appart et elle fait de la musique cest marrant parce que depuis que je vous connais mieux je pense on est pas pareil vous etes pas pareil ah cest ouf

bon vazy je vous appelle non tu ne mords pas pardon pardon je vous attends

LA ROUTE QUI SORT DU SOUS-BOIS

La route qui sort du village entre dans le sous-bois. Le village est un trou dans la verdure. Le sous-bois donne sur la forêt. La forêt donne sur le reste. La route traverse le sous-bois. Elle entre dans la forêt. La route est en fait un chemin. Elle avance lentement. Il fait frais dans la forêt mais pas autant que dans l’église. Elle s’arrête à un ruisseau pour boire. L’eau est fraîche. Elle pense à l’église. Elle pleure. Elle remonte sur son vélo. Elle dépasse le dernier sentier qui retourne au village. La route monte légèrement. Elle s’enfonce dans la forêt jusqu’à la nuit. Elle s’arrête. Elle fait un feu. Elle mange quelque chose. Elle s’endort contre son vélo. Elle se réveille. Il est très tôt. Elle prend son sac. Dedans des vêtements, un couteau, de la nourriture. L’argent n’a pas cours dans le village. Elle monte sur son vélo. Elle part. Le soleil est au zénith quand elle sort de la forêt. Elle mange sous un arbre. Elle repart. La route monte encore. Derrière la forêt, devant une plaine dégagée. Plus d’arbres, que des buissons et de l’herbe. A un moment plus de buissons que de l’herbe, puis de la roche. Et des herbes tenaces. Elle sent maintenant le faux plat dans ses jambes. Elle s’arrête pour boire. Elle regarde la route devant. Elle remonte à vélo.

LA LUMIERE AU FOND DU JARDIN

On regarde une lumière au fond du jardin à travers la haie. C’est un jardin d’appartement individuel. Tous les balcons de l’immeuble donnent sur le jardin. Le jardin est une partie d’un plus grand jardin. Il s’arrête au pied des immeubles d’un côté. De l’autre la route. Les immeubles et la route encadrent le jardin.

C’est toujours le même ciel d’ici. Un fond uni, une seule dimension. Aucun avion aucun nuage aucune étoile ne s’y accroche. Le soir les lumières des appartements s’éteignent une à une. Et on regarde seul une lumière au fond

J'AI ATTEINT UN NIVEAU

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J’ai atteint un niveau, un paroxysme. Je n’ai plus le droit d’augmenter. Ils me regardent, ils me jaugent. Ils voudraient que je me tienne en place. Que je ne gonfle pas. Je suis déjà trop gros, pas de beaucoup mais suffisamment pour être dérangeant. S’ils pouvaient me percer… Mais c’est interdit. Je suis dans un coin pour l’instant, mais j’aimerais bien me déplacer. Je sens que ça ne va pas être simple. Il y a un équilibre, et si je bouge… Ils ne m’en parlent pas, c’est évident que ça les gêne, mais ils ne savent pas quoi en faire. S’ils pouvaient ils me supprimeraient. C’est l’équilibre. Il s’est produit ainsi, ils ne s’y attendaient pas mais c’est comme ça. On ne m’a pas demandé mon avis non plus. L’équilibre est née de lui-même je crois. De toute façon j’ai trop peur pour bouger.

J’entends ce qu’ils disent. Quand je m’endors, ils m’oublient un peu et passent devant mon coin. Je le sais parce que je fais semblant de dormir parfois. Ils ne parlent pas fort pour autant, la preuve qu’ils ne m’ont pas complètement oublié. Ce qu’ils se racontent n’est pas très varié. En fait ils parlent souvent de moi, et de ce qui se passeraient si je bougeais. C’est un lot de catastrophes insignifiantes, dont ils ont très peur tout de même. C’est dans le ton de leur voix.

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Je suis dans un coin pour l’instant mais j’aimerais bien bouger. D’ici je vois un coin en face, il a l’air bien. Je vais essayer de leur parler. Pour qu’ils me laissent y aller. Mais ils ne s’approchent que quand je dors. Si je me réveillais pour leur parler… Il y a des enfants qui ne savent pas. Qui n’ont pas encore appris la chose. Alors quand ils passent devant moi, comme je suis gros, ils veulent me toucher. Ils apprennent à ce moment là. Je ne suis pas si gros, je le sais, je vois bien comment ils sont eux. Mais il y a que je ne peux pas en être sûr. Je voudrais me voir, mais je n’arrive pas. Parfois je me tords discrètement pour me scruter. Je n’arrive pas à faire beaucoup d’observations. Ou alors toujours les mêmes. J’abandonne et je fais semblant de dormir. Eux au moins, je les vois.

Ils ont des manières. Ils ont des démarches pour passer devant moi. Je les observe, je les compare, je les classe, puis j’oublie. Je n’ai rien pour noter, alors je fais de la place pour de nouvelles observations.

Je suis dans un coin pour l’instant mais j’aimerais bien bouger.

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Il a atteint un niveau, un paroxysme. Il n’a plus le droit d’augmenter. Ils le regardent, ils le jaugent. Ils voudraient qu’il tienne en place, qu’il ne gonfle pas. Il est déjà trop gros, pas de beaucoup mais suffisamment pour être dérangeant. S’ils pouvaient le percer… Mais c’est interdit. Il est dans un coin pour l’instant, mais il aimerait bien se déplacer. Il sent que ça ne va pas être simple. Il y a un équilibre, et s’il bouge… Ils ne lui en parlent pas, c’est évident que ça les gêne, mais ils ne savent pas quoi en faire. S’ils pouvaient ils le supprimeraient.. C’est l’équilibre. Il s’est produit ainsi, ils ne s’y attendaient pas mais c’est comme ça. On ne lui a pas demandé son avis non plus. L’équilibre est née de lui-même, il se dit. De toute façon il a trop peur pour bouger.

Il entend ce qu’ils disent. Quand il s’endort, ils l’oublient un peu et passent devant son corps. Il le sait parce qu’il fait semblant de dormir parfois. Ils ne parlent pas fort pour autant, la preuve qu’ils ne l’ont pas complètement oublié. Ce qu’ils se racontent n’est pas très varié. En fait ils parlent souvent de lui, et de ce qui se passeraient s’il bougeait. C’est un lot de catastrophes insignifiantes, dont ils ont très peur tout de même. C’est dans le ton de leur voix.

Je suis dans un coin pour l’instant mais j’aimerais bien bouger.

D’ici il voit un coin en face, il a l’air bien. Il va essayer de leur parler. Pour qu’ils le laissent y aller. Mais ils ne s’approchent que quand il dort. S’il se réveillait pour leur parler… Il y a des enfants qui ne savent pas. Qui n’ont pas encore appris la chose. Alors quand ils passent devant lui, comme il est gros, ils veulent le toucher. Ils apprennent à ce moment là. Il n’est pas si gros, il le sait, il voit bien comment ils sont eux. Mais il y a qu’il ne peut pas en être sûr. Il voudrait se voir, mais il n’y arrive pas. Parfois il se tord discrètement pour se scruter. Il n’arrive pas à faire beaucoup d’observations, ou alors toujours les mêmes. Il abandonne et il fait semblant de dormir. Eux au moins, il les voit.

Ils ont des manières. Ils ont des démarches pour passer devant lui. Il les observe, il les compare, il les classe, puis il oublie. Il n’a rien pour noter, alors il fait de la place pour de nouvelles observations.

IL RELIT A CERTAINS MOMENTS DES CONVERSATIONS ENTIERES

Il relit à certains moments des conversations entières. C’est des moments où il se sent glisser vers ça, vers une nostalgie ok. Là il se sent bien, il a pas mal bu et tout le monde s’est endormi autour de lui. Il est au fond d’un canapé. Relire ses sms devient le plus facile des voyages dans le temps. Il relit les messages échangés avec une fille qu’il aimait à l’époque où ça lui paraissait important d’aimer beaucoup et évidemment les sms vont dans ce sens. Rien de surprenant mais il lui faut quelques secondes pour que la lecture lui fasse passer à nouveau par le chemin neuronale qui l’avait conduit à écrire chaque message.

Quand il y repense en écrivant maintenant, il a le souvenir d’un crépitement. Il se dit que c’est l’image de ses neurones-souvenirs s’allumant un peu partout qui a fait ce son dans sa tête. Ecrire un sms avec le poids de l’amour c’était comme canaliser des forces contradictoires, pouces sur l’écran, jusqu’à ce que quelque chose sorte. Il fallait bien répondre quelque chose sinon c’était la mort de soi pour l’autre.

Il descend le fil des messages. Il y a des blancs, des trous sans message. Ils se voyaient souvent. Ce temps là ne fait pas partie de l’archive et il s’en rappelle vaguement. Et le texte des messages vient se poser sur le flou mémorielle et tout d’un coup le cisèle comme un fragment de réel qui tomberait d’un monde très concret légèrement au dessus de lui.

DANS LE TRAIN AU RETOUR

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Dans le train, au retour, ça lui prend d’un coup. Au fond de sa gorge une limace noire descend. Il attend qu’elle parte. Il descend du train. Il marche. Il rentre dans des moments et puis en sort. Il a une marque au fer rouge au palais. La marque irradie en lui. Il laisse infuser. Des particules de poison dans son cortex préfrontal. Il ne veut pas en parler. Il sait que chez lui il y aura la lumière.

Avec les mots c’est autre chose. Ca réveille chez lui une autre façon de ruminer. Mastiquer et digérer, c’est mieux. Tout mettre dans la lumière, rien dans ça. Sur un bout de feuille, à écouter quelque chose, quelque chose d’autre se passe. Il veut rendre compte de l’espace. Tout se passe toujours quelque part. L’espace avale tout, rien est à jeter. Tout rentre dans l’histoire et l’histoire se réécrit d’elle-même.

Il perd la feuille. Il la cherche. Pendant qu’il la cherche, il se rappelle. Il s’arrête, il note, il recommence à la chercher. Il va au bout du texte.
Un noir, long, compact. Un flash, blanc, court. Une image, un tremblement, une révulsion, une image. Un noir, long.
Quand il dit long, il veut dire très long, une éternité. Pas celle de la nuit, dont on se réveille et dans laquelle on plonge. Il veut dire long comme une déconnexion. Pas même un arrachement, violent. Ici la froideur, la précision chirurgicale du trou dans la mémoire.
Quand il dit court, c’est inversement proportionnel à long. En dehors du temps computable, en dehors de la mise en nombre. Court infiniment court. Comme un éclair qui transforme la nuit en jour.
Et l’image, une série d’images dont il sent le poids, l’existence réel. Le tremblement arrive et connecte les images à son corps jusqu’au débordement.

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Un noir, long, compact. Un flash, blanc, court. Une image, un tremblement, une révulsion, une image. Un noir, long.

Quand je dis long, je veux dire très long, une éternité. Pas celle de la nuit, dont on se réveille et dans laquelle on plonge. Je veux dire long comme une déconnexion. Pas même un arrachement violent. Ici la froideur, la précision chirurgicale du trou dans la mémoire.
Quand je dis court, c’est inversement proportionnel à long. En dehors du temps computable, en dehors de la mise en nombre. Court infiniment court. Comme un éclair qui transforme la nuit en jour.
Et l’image, une série d’images dont je sens le poids, l’existence réel. Le tremblement arrive et connecte les images à mon corps jusqu’au débordement.

UNE HISTOIRE EN ASYMPTOTE

C’est une histoire en asymptote.
Quelqu’un décide de partir de son village natale et de ne jamais y revenir. Cette personne suit la route qui sort du village. Elle va se rendre compte que la route est une montée. A un moment la personne se pose la question de la longueur infini de cette route et de son caractère exponentielle. Elle doit prendre une décision: continuer à monter ou redescendre. Elle se pose la question en montant.
En montant elle se débarrasse des affaires qu’elle avait emportées. Elle se dépouille pour avancer dans un inconnu de plus en plus abstrait. Le temps s’étire et il n’y a plus de repères temporelles. Au début le récit décrivait uniquement l’aspect extérieur, l’environnement, les actions. Progressivement il devient intérieur et décrit ce que ressent, pense la personne, jusqu’à ne plus donner aucune indication sur l’extérieur. Des impressions de montée. La personne fait corps avec la route.

FINALEMENT NON

Finalement non déception totale d’un coup.
[Silence ]
Ouverture de la benne les battants claquent contre les parois de la benne. Les ordures tombent par le dessous. La violence de voir la réalité se déchirer en deux sous ses yeux. Le mouvement de quelque chose en miroir, deux fois la chose côte à côte et on ne voit que le mouvement vers l’intérieur de cette chose qui finit par se rentrer en elle même. La chose redevient l’objet unique qu’elle n’a jamais cessé d’être.
[Fin du silence ]
Un chercheur explique qu’un jour notre galaxie entrera en collision avec une autre galaxie.
« Soixante-cinq kilomètres par seconde »
Il n’y a pas à s’inquiéter, c’est complètement en train de se passer.
[Silence ]
Le visage calme de Romane en légère contre plongée. Bouche fermée, les yeux ouverts. Regarde la caméra. Visage de femme, fin, peau blanche, tache de rousseur. Le visage immobile dans le moment qui s’étire devient la surface à filmer. Terre aride. Plans de longueur égale. Géologie du corps, crevasses, cratères. Documentaire sur une planète hostile à la vie.
[Fin du silence ]
Fermeture des portes d’un avion. L’escalier d’embarquement s’écarte de l’appareil. Le regard reste sur la piste. L’avion décolle. Le regard suit l’avion dans le ciel. Le perd de vue. Long moment à chercher quelque chose dans les nuage. Bruit du vent.

(...)

UN JEU-VIDEO QUI FAIT PASSER LA REALITE POUR UN REVE

C’est un jeu-vidéo qui fait passer la réalité pour un rêve. Le joueur se connecte depuis son ordinateur à une interface qui lui donne accès aux commandes d’un soi en état de demi-conscience. Soi en train de jouer sur son ordinateur est une vue de l’esprit permise par le travail d’une technologie sur le cerveau d’un individu plongé en état de stase. La situation qui paraît familière au joueur, jouer à un jeu-vidéo sur son ordinateur, est une mise en scène qui éloigne le soi endormi de la situation critique à laquelle il fait face.

Un corps endormi est encapsulé dans une combinaison, un exo-squelette qui réalise à sa place l’ensemble des actions mécaniques. L’activité cérébrale est maintenue; le reste du corps devient inactif: ses besoins sont nuls. La seule ressource nécessaires devient l’énergie électrique. Cette économie d’énergie permet d’augmenter considérablement le temps de survie du porteur de la combinaison dans un milieu hostile dont les ressources ne sont pas accessibles, inutilisables, en attendant de se secourir ou d’être secouru.

Depuis la représentation de soi en train de jouer à un jeu-vidéo sur son ordinateur, la personne en état de stase à l’intérieur de sa combinaison doit arriver à se rappeler ce qui la plonger initialement dans cet état. La technologie qui permet cette représentation virtuelle s'appuie sur la capacité du cerveau à créer des images lors des rêves. Le temps se déroule d’une manière différente à l’intérieur de la représentation virtuelle de soi en train de jouer, de façon non-linéaire. La tendance du cerveau en train de rêver est le passage d’un sujet à un autre, plutôt que la concentration. La gestion des souvenirs après l’entrée en état de stase varie de façon non prédictible. Une fois dans la réalité virtuelle, la personne peut se réveiller dans la peau de quelqu’un de différent d’elle-même ou identique. Un entraînement préliminaire doit permettre à la personne de se rappeler qu’elle ne rêve pas mais bien qu’elle est dans une représentation virtuelle qui lui donne accès aux commandes de son corps. Une fois cette lucidité acquise il faudra se battre pour la garder. Des notes auront été prises avant la plongée en état de stase et seront accessibles depuis l’interface de commandes.

Depuis cet interface il est possible de donner des commandes à son corps. Déplacement, actions sur des objets, prélèvements d’informations. Pour des raisons d’économie d’énergie, l’appréhension du monde extérieur se fait à travers des capteurs qui détectent les éléments alentour et les transcrivent textuellement. La vision, l’odorat, le toucher et l’ouïe ne sont pas disponibles. Le travail de la technologie de retranscription est de donner un résumé de chaque situation en fonction de certains types d’éléments et d’événements.

Un manuel de l’ensemble des fonctionnalités de la combinaison et des commandes possibles est disponible via l’interface de commandes. Il y est décrit la dépense énergétique de chaque action.

SI C'EST BIEN TOI

si c'est bien toi alors voilà ce que je voulais te dire as-tu remarqué 
la façon dont les arbres bougent leurs feuilles depuis quelques temps la façade de la mairie est noire de suie c'est une autre manière d'explorer le temps et l'espace
dans une autre vie le monde t'appartenait et dans tes rêves tu t'en souviens 
ce qui était vrai hier ne l'est plus aujourd'hui je me suis réveillé dans mon lit à côté d'elle et je ne l'aimais plus du tout il n'y avait plus une goutte d'amour en moi pour cette fille elle n'avait rien fait rien fait en particulier je me suis juste réveillé un matin et  je ne l'aimais plus et plus je restais à côté d'elle plus sa proximité me dégoûtait comme quand je me retrouve dans le métro bondé collé à quelqu'un que je n'ai pas choisi entre mon réveil et son réveil il y a du avoir une heure ou deux le soleil s'est levé un peu plus haut et j'ai décidé de ce que j'allais faire il fallait que je prépare un plan 

il se réveille à côté d'elle se rend compte qu'il ne l'aime plus a l'impression d'être dans un métro bondé collé à quelqu'un qu'il ne connait pas 
elle n'a rien fait rien fait en particulier je me suis juste réveillé et je ne l'aime plus c'est marrant ça me paraît très clair maintenant c'est beaucoup plus facile de savoir que je ne l'aime plus que de savoir si je l'aimais avant
il se lève regarde par la fenêtre le soleil se lève il se retourne la voit endormie se dit qu'il va attendre qu'elle se réveille pour lui dire 

elle dort encore il ne sait plus quoi faire il l'a regardé dormir toute la journée il a l'impression qu'elle refuse de se réveiller comme si elle sentait ce qui l'attendait dans ce monde là
il ne peut pas partir s'il part sans l'avoir prévenue elle partira à sa recherche 

il entre dans l'hôtel il n'y a personne à l'accueil il ouvre sa bouche pour dire quelque chose mais aucun son ne sort il la referme le claquement de ses dents résonne dans le hall il s'assoit sur un canapé le poste de télévision dans l'angle est éteint il allume une cigarette regarde la fumée s'élever entre lui et le poste de télévision entend  un bourdonnement
il y a un silence parfait c'est pour ça que je n'ai pas réussi à parler et que j'ai entendu mes dents claquer je ne savais pas que j'avais des acouphènes 
il se penche éteint sa cigarette dans le cendrier se lève va à l'ascenseur appuye sur le bouton les portes de l'ascenseur s'ouvrent l'ascenseur est vide il retourne à la réception s'installe derrière le comptoir 
s'il n'y a personne je suis chez moi alors jusqu'à ce que quelqu'un revienne je suis chez moi 

BOB DYLAN CHANTE DEUX FOIS

bob dylan chante deux fois une fois pour lui une fois pour nous une voix qui pense une chose et une voix qui en dit une autre le courant intérieur s'échappe par lambeaux l'impression qu'il ne donne qu'une partie de ce qui est en lui il ne se vide pas de sa substance pour devenir une coquille vide une parodie de lui même il fait l'acteur il se fait des masques les épuisent un jour à un concert il dit it's just halloween i've got my bob dylan mask on i'm masquerading il garde une intériorité il se protège il ne se perd pas dans la publicité les clés qu'il garde pour lui celle qui expliqueraient tout ses textes ses chansons on en a tous on en fait ce qu'on veut on les vend on les donne on les perd on en prend soin c'est les clés de notre monde intérieure il n'y a pas de magie dans bob dylan il y a du mystère il laisse entrevoir son monde intérieure par le trou de la serrure et ce monde est vivant et peuplé savoir être seul se retrouver avec soi et nourrir son monde intérieure il connait des chansons que personne ne connait plus et en écrit de nouvelles il ne joue pas la rétention d'information ce n'est pas un mystère de publicitaire ce n'est pas la création d'un désir dans le but de vendre quelque chose le désir qu'il crée est plus puissant car l'objet du désir n'est pas visible c'est quelque chose d'extrêment enfoui en lui en nous c'est un désir qui ne pourra jamais être assouvi qui est un chemin jusqu'à la fin la possibilité de se perdre combien de fois pris pour un demi-dieu un prophète pas le seul évidemment même pris pour quelque chose tout court c'est encore mettre des mots pour en finir avec le désir le mystère le trou noir qui s'ouvre dans ses chansons qui fait peur c'est sans fond ça n'arrête pas de nous plonger à l'intérieur de nous-même c'est un piège devant l'infini c'est plus qu'humain ou extrêment humain ça ne joue pas sur la corde sensible ça donne le vertige c'est ces deux voix que j'entends

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