J’ai l’impression que l’amour a une grande importance pour les gens en général.
L’amour familial, l’amitié et évidemment amoureux. Il est omni présent dans ce qui m’entour et ma vie. Et cet amour m’a toujours questionnée, posé problème parfois parce que très vite je ne le sentais pas adapté à moi et devenait un poids.
C’est pour ça que je suis arrivéee, en école d’art, j’avais l’impression d’avoir le droit de le questionné ici. Sauf que j’ai vite été submergée, parcqu’à moi toute seule je ne pouvais pas tout remettre en question d’un seul coup, de tout remettre à plat pour commencer ou essayer d’avoir une base seine. On s’est retrouvé sur ce point avec Guilhem, on avait tous les deux des chose à régler ou j’avais l’impression que l’on est était un peu rendu dans les mêmes cul de sac. On avait commencé des choses. On était amis puis on a commencé à faire des choses ensemble, on savait que l’on voulait travailler ensemble, mais on ne savait pas encore comment. Puis on a surtout aménagé ensemble à la rentrée, l’appartement est devenu une vraie base de questionnements et de recherches, on s’est tout de suite retrouvé sur cette question de « l’amour » la place qu’il a pour nous maintenant et celle que l’on aimerait qu’il ait.

Ce mode de fonctionnement, d’écoute avec une base de chansons d’amour qui sont celles que j’aime, tout simplement.

En aménageant dans cet appartement à cergy, qui est devenu notre espace de reflexion, de piece casi vierge, on a pu apprendre à se recentrer, écouter l'autre pour trouver un mode de fonctionnement, de travail. Auparavant je n'ai jamais eu vraiment de méthode de travail qui fonctionnait, j'étais très perdue. J'avais des réflexions et des impulsions puis plus rien il fallait tout recommencer parce que ça ne durai jamas très longtemps. Ce qui m'a toujours rendue triste.
Depuis ces quelques mois j'ai l'impression d'avoir avancée comme jamais je ne l'avais fait auparavant, travailler ensemble est une très grande force, parce que l'on se connait assez pour ne pas écraser l'autre. Je le sais, maintenant il faut que l'on reussisse à l'expliquer pour que ça transparesse.
Mais comment expliquer des disscutions, de l'écoute, des histoires, des vies, des doutes, ce sont beaucoup de chemins tortueux et nous ne sommes pas très douer pour synthétiser.
Mais peut importe, depuis j'explore des choses que je n'avais jamais vraiment pris le temps d'explorer, e fait j'aime prendre mon temps. Je le fais déja naturellement en parlant, j'aime choisir les mots, retrouver l'histoire dans ma tête, le chemin de pensée en même temps que mon interlocuteur, j'aime raconter des histoires, tout est bon pour les histoires. Je ne parle pas beaucoup, ou je suis discrète lorsque je ne suis pas certaine de pouvoir raconter une histoire.
Et je ne sais pas "créer" quelques chose de toute pièce dan un temps apparti devant un outil, j'ai cmpris que j'étais beaucoup plus excitée lorsque je sais que ce que je veux transmettre touchera une personne, il faut que j'en soit certaine. Baser son travail après des disscussions, ou pouvoir parler, en se perdant, en l'améliorant au fil de la discussion est quelques chose qui fonctionne beaucoup mieux pour moi, qui me rassure. Car je ne me fais pas confiance, je sais très bien qu'en me basant sur moi ça sera toujours plein de mes émotions première et ce n'est pas toujours bon, je peux très vite m'emballer dans quelques chose de négatif et m'en persuader.
Alors pouvoir commencer par une discussion avec quelqu'un avec qui on sait que l'on peut tout dire, qu'il a le temps et ne demande rien en retour est une base très forte.
Puis pouvoir lier à cette discussions des idées qui les accroches comme des références, des bouées de sauvetages sur lesquelles on peut se reposer ou aller chercher un élément est aussi très important.
Et le temps, le temps de le digéreer, d'y repenser, de vivre et de l'intégrer, pouvoir le poursuivre en rêve est quelques chose de très récent mais qui m'attire beaucoup.

Note de moi à moi : prendre le temps, l'étirer, le distordre

De la musique

Live At The Inner Place découle de discussions et du travail d'introspection que l'on a commencé à faire ensemble. C'est un live d'improvisation (sans grille d'accords préétabli, les textes sont les chansons que j'aime et je connais) basé sur l'écoute. C'est à partir de cette musique que l'on a pris la direction de faire de la musique qui est basée sur le doute plutôt que l'affirmation.

lien

Ecriture

Ces textes, ce sont des tentatives d’écritures, des fils de pensées, ce sont mes pensées en chantier. Un début j’écrivais des textes très court et fort, qui parlaient directement de ce que je ressentais, mais je n’arrivais pas aller plus loin que ce premier sentiment. Alors j’ai arrêté d’écrire et je me suis concentrée sur moi, sur mes envies, sur ce que j’avais compris de moi, des autres et pourquoi j’avais envie d’écrire. Ce sont plus des portes que j’ouvre, ce que je suis en ce moment ce sont mes envies, et comprendre pourquoi maintenant je veux écrire, et comment l’amener. J’aimerais reprendre ces histoires, les étirer, les rallonger, les raconter vraiment, vous emmener avec moi. Mais ça prend du temps de construire un récit, alors je prends mon temps, j’essaie d’établir un carnet de bord, par où commencer et jusqu’où.
Ce récit, je ne vais pas l’écrire tout de suite, j’attends d’avoir tous les éléments de mon carnet, de connecter toutes les choses entre elles, j’aimerais d’abord profiter d’être avec Guilhem et profiter du travail que l’on fait ensemble pour ouvrir toutes ces portes et faire des choses ensemble puis ensuite les faire pour moi. Parce que j’ai encore toute une vie pour écrire, comme ces moments d’écritures ne sont jamais faciles comme il faut attraper les pensées dans leur flux, j’ai envie de prendre le temps, alors ces textes ce sont des idées de ce qui me traverse en ce moment.

Des fils de pensée et des début d'histoires

COMMENCEMENT NOTE DE MOI A MOI dans la nuit du 22 février, fin du voyage

Je viens de terminer le premier livre de 1Q84 et c’est bientôt la fin de mon voyage. Tout ce petit équilibre que j’avais et je me sentais heureuse c’est étrangement effondré, peut-être pcq je n’avais plus le livre pour avoir une histoire à laquelle m’accrocher et penser, que mes folles envies d’achats m’ont effleurés l’esprit et ça me rend tellement triste et malade.
J’ai l’impression que je vois de très loin la raison pour laquelle j’achète toutes ces choses, il y en a des tas sans doute. Mais mtn ça ne me rend même plus du tout heureuse, ça me dégoute.
J’ai l’impression d’avancer dans tout et il y a tjrs ça, comme une droguee. Je serais tellement fière de moi si je pouvais arrêter à chaques fois je trouve une bonne raison pour acheter tel ou tel chose.
Mais mtn je trouve ça grave, ça me renvoi à un échec.
Je crois que ça me fait du bien de l’écrire
Je viens de comprendre que j’avais besoin, émotionnellement d’avoir une histoire, qui me prend, pour tenir une sorte d’équilibre. Sans ça je me sens vide et j’ai besoin de m’habiller pour paraître vivante. Mais je sais bien que ce sont des déguisements mais j’en ai plus envie, j’ai envie d’être habitée. Je me sens hyper sensible, je crois que je l’ai toujours été mais je ne m’écoutais pas, je pensais même tout le contraire de moi et me pensais forte. Mtn je sais qu’être forte est pouvoir ressentir tout.
Ça me fait du bien d’écrire, note : lorsque je n’ai plus d’histoire à me raccrocher se souvenir d’elles !
Peut-être que c’est le moment pour écrire celle dont j’ai besoin.
J’imagine que ça commencerait par sa mort (laquelle?), mais je crois que je ne suis pas forte en description, peut-être que je pourrais écrire par rapport à mes sentiments ? Je ne sais pas ce qui est le plus fort, peut-être que je devrais demander des conseils ? Qu’est-ce qui ressort lorsque je raconte qlq chose ?
Souvent ce sont mes sentiments mais le truc c’est que ça ne se voit pas, c’est la tempête juste à l’intérieur, Mmh je me sens frustrée, j’ai l’impression d’avoir presque toutes les pièces mais impossible de les assembler. Comment je pourrais débloquer les choses ? En l’écrivant je crois.
Voilà j’ai toujours eu peur de m connaître, peur de ce que j’aurais pu trouver, ou alors c’est ce que je disais par peur de décevoir en étant banale. Ce qui me fait peur c’est que j’ai l’impression que je pourrais être n’importe qui, pcq je peux m’oublier, me mentir, taire une partie de moi. Comment je peux réussir à faire ça et à être aussi à l’écoute à la fois ?
Alors j’ai peur d’être une menteuse, je doute, tout le temps, des autres vis à vis de moi. Ça me fait penser aux personnages de Murakami
J’ai l’impression que je pourrais être ces personnages mais sans doute que tout le monde peut s’identifier
Je suis jolie, je le sais, on me le dis, je crois voir ce qui est jolie, j’ai un visage harmonieux, symétrique. Et dans l’ensemble je l’aime ce visage, ce corps, c’est quelques chose de facile. J’ai appris que je pouvais facilement le modifier avec du maquillage, une coiffure, des vêtements. Je peux être n’importe qui, ce qui me procure un pouvoir, mais je n’ai pas pris tout de suite conscience des conséquences. C’est ça le problème avec les choses que l’on croit connaître. Mais en même temps en ayant un corps modifiable, j’ai souvent l’impression que je ne sais pas qui je suis. Je pourrais être n’importe qui, je pourrais peut-être avoir la vie de n’importe qui un certain temps. Alors je remets tjrs tout en question, je me retrouve perdue. Comme là, je n’au jamais eu de « passion » débordante non plus, ni aspire à qlq chose en particulier. J’aime un tas de choses mais rien plus qu’autre chose, je ne suis pas non plus douée pour qlq chose en particulier, ce qui m’a souvent rendue triste mais je n’ai jamais pris la peine de m’accorder activement à une seule activité jusqu’ici sauf, à mon introspection que parfois je prends pour de la feignantise et on se retrouve au point de départ....
je crois que je me suis assez plains
Mtn que je repense à tout ça je me sens bête de l’avoir écrit. Mais c’est une bonne chose je crois, je me sens mieux
J’ai fais du chemin depuis tout ça, enfin c’est tjrs là mais j’animerais en faire qlq chose, un personnage mais comment lui donner vie ?
J’aimerais y voir plus clair demain, j’ailerais commencer au moins un petit début, j’ai toujours peur de ne pas réussir, en plus mon envie est si grande que j’ai peur d’être déçue, d’avoir fantasmé pouvoir écrire et mtn j’ai peur d’être nulle.
Je sais c’est idiot, mais tous les récits que j’ai suivi ces derniers temps sont fous, tellement que j’y pense, comme dans une autre vie. C’est très nul comme explication, mais c’est un sentiment fort, distorsion du temps, plusieurs temps qui jouent en même temps, des tableaux qui jouent ensemble
Les emboîtements me plaisent, on dit tjrs que le monde est petit alors qu’il est infiniment grand et pourtant chacun se retrouve dans l’histoire de l’autre, alors que tout le monde a une vie bien différente et jamais ne pourra vivre celle de l’autre, seulement l’imaginer
Comment on peut imaginer t’être à la place de qlq, la vie de qlqun, nous serons toujours nous. Quoique l’on y fasse, je comprends que certaines personnes en deviennent folle, se connaître soi-même est déjà un travail de tous les jour. Ça me donne le vertige, en y pensant j’en ai des fourmis dans tout le corps.
Distorsion, plusieurs tableaux, intérieur extérieur, sentiments, sensation, voix, contrôle, perte,
Enquêter,
Commencer par la mort, par cette femme et la décrire, la décrire pcqon l’a connaît si bien mais en même temps elle est bcp moins lisible que papa, j’ai l’impression qu’il me manque une partie, qu’elle est très forte, comment réussit elle a faire tout ça en restant si calme ? C’est la seule fois où je l’ai vu triste, je me souviens de l’avoir vu se confiancer à sa gm et unau l’impression qu’elle ne l’a jamais fait depuis, ça avait pourtant l’air essentiel pour elle comment a elle pu arrêter et rester ainsi ? Comment peut-elle l’aimer autant, est-ce qu’elle se confie aussi à lui ? J’ai l’impression qu’il ne peut pas l’écouter, il a bcp trop de choses à régler avec lui. Est-ce qu’elle aime l’avoir sauver ? Il est devenu respectable grâce à elle ils s’aiment déraisonnablement
Je les aime malgré tout, plus j’y pense plus je crois que je les aime, même s’ils n’en savent rien. Pourquoi ?
Je les aime mais pourtant qlq chose à changé j’ai toujours eu l’impression d’être à la fois proche et très loin d’eux depuis toujours, ou je me souviens avoir aimé déraisonnablement et puis de m’en être éloignée
Pq mon ventre depuis tjrs
C’est tjrs très visible et je n’y fais attention que mtn ?
J’ai tjrs l’impression que qlq chose pousse en moi, pas étonnant que le fait d’être enceinte ne m’étonnerais pas du tout, ça expliquerait ce qui est en moi
J’aime lutter contre la maladie, je ne sais pas si je l’aime mais je le fais à chaque fois, je ne sais pas tout à coup ça m’a pris

Il a toujours envie de sortir

Je pourrais lui parler,

Parler des autres, du décor et puis commencer à parler de moi, de ce que je ressens pour arriver à lui, ça me plaît
Distorsion du temps pcq c’est vrai, j’ai l’impression que ce mal est là depuis tjrs j’ai des souvenir enfant où il l’était c’est qlq chose qui ne changera jamais vrmt, il a déjà changé plus ou moins de forme mais c’est le ventre , au centre de mon corps, j’ai l’impression que mon nombril est son œilleton, je déteste qu’on le touche, j’ai l’impression que mon ventre pourrais s’ouvrir si on le touchait trop, il se cache juste derrière
Tout va bien aller
Promis

Elle était bouleversée, je ne l’avais jamais vu comme ça, dès qu’elle a ouvert la porte, je l’ai su.
Elle était là, devant nous, ses pieds nus sur le béton qui ressortaient d’un jean levis bleu marine qui mettait en valeur ses longues jambes, c’était sa grande qualité, un pull sous une veste en cuir bordeaux et un foulard lui cache la moitié du visage. C’est un visage ovale, long mais pas trop, bien proportionné, un teint toujours halée fait ressortir ses yeux bleu clairs, le tout auréolé de cheveux très fins blonds. J’ai toujours pensée à des cheveux d’anges, ils reflètent tellement la lumière, et va avec son sourire, elle aborde toujours un large sourire. C’est sans doute ce qui m’a frappé lorsque je l’ai vu plantée là elle n’a eu rien besoin de dire, je savais, elle a fondue en larme sur moi. Je n’ai pas su quoi lui dire, parce que je n’étais pas triste, je lui en voulais.
Je lui en voulais de nous laisser, de ne pas y avoir pensée, c’était égoïste de sa par, mais est-ce que je pouvais être étonnée, non, c’était lui tout cracher.

Commencer par la mort de mon père, virevolter entre les époques, l’enfance, l’adolescence, le présent, les hommes, prédateurs mais de quoi ?
C’est moi
Parler des vêtements, du corps, descriptions intérieur extérieur sensations
Parler des chambres, des meubles, des odeurs,
Parler de ce mal de ventre qui revient, d’elle

Tout en je

La première fois que je l’ai vu, j’ai tout de suite remarquée son allure assurée, elle paraissait beaucoup plus âgée qu’elle ne l’était. Elle avait un perfecto avec des tas des pinces, des cheveux blonds décolorés,

Je ne sais pas par où commencer,

Lorsque j’imagine

Une salle blanche, un bar ? Une femme
Un hôtel au dessus du bar,
moi, ma famille
enquête ?

des groupes de gens qui se réuniraient

Un livre en deux parties ? Surface et intérieur

Parfois ça me prend je ses une immense colère monter en moi, je voudrais arrêter, tout, j’ai l’impression que je pourrais être n’importe qui, je ne sais pas qui je suis, une fille parfaite, je pourrais être n’importe qui, sans m’en rendre compte je serais cette mère de famille parfaite, n’importe qui. C’est ce qui m’énerve et me fait peur, je me sens bien puis tout à coup tout s’effondre, je doute de tout, surtout de moi. J’ai l’impression de ne pouvoir me confier à personne. J’ai cette impression de pouvoir charmer n’importe qui, que n’importe quelle personne pourrait tomber amoureuse de moi,

Plusieurs plan, pièces se superposent, personnages s’entremèlent, mais toujours l’océan, la tempête
elle n’est jamais loin, plus je la sens et plus j’ai sur, de l’eau, la vraie, l’océan la mer, c’était l’endroit où je me sentais le mieux et maintenant elle m’effraie, je sais qu’elle est bien trop puissante et qu’elle prend tout sur son passage, je ne peux plus la laisser me prendre, j’ai besoin de savoir avant de pouvoir partit, de savoir qui je suis, ce que je pourrais être, j’ai de plus en plus le sentiment d’être heureuse, mais
Je sens un infini de possibilités, j’imagine parfois ma vie commun jeu, avec des rôles, je ne sais pas lequel est le mien, alors j’imgine ce que je pourrais être et finen ne me déplais vraiment, sentir ces infini possibilités de vie me donne le vertige. L’impossibilité de trouver la mienne et un sens à ce temps que l’on m’a donné et que je ne peux pas rendre avant un âge correct me rend triste, je me ses coincée
Je dois participer à un jeu auquel je n’ai jamais voulu jouer
Je connais cette chanson, elle a une nostalgie populaire qui va assez bien à mon état d’âme

J’ai besoin de raconter ces histoires, mais comment m’y prendre ?

J’ai toujours besoin de savoir de comprendre,

Et soudain, plus rien n’a de sens

J'imagine un hôtel, un lieu, un village, un "moi" au milieu, des personnages, des gens, des vies que l'on traverse à l'image de ce qu'il y a en dessous. Des tas d'histoires, des histoires d'enfants, de jeune femme, de bar, de vie, d'absence
Commencer par "je", commencer par la perte, la perte de rose, de son arrivée dans ma vie, des souris qui dansent, des allers-retours, des non sens, arriver aux textes,
J'aimerais commencer par moi, et par ce sentiment de vide, un états des lieux, un retour à avant, de souvenir, des non dits, puis des vagues violentes, commencer par ça, par rien, puis y arriver, ave le vent, parler d'eux, qu'on les croise, laisser place au vent, ne as avoir peur de l'ennuie, raconter du rien pour arriver aux tempêtes
L'ennuie, au bruit

Des parties de récits

Je suis perdue, encore une fois j'étais une jolie plante, un chien trop bien toiletté, un sexe plus grand que celui des copains. Alors c'est ce que je suis ? Une façade, un objet de transition, de consommation. Oui et toi tu souris, tu souris parce que tu le sais, on le sait depuis le début, depuis les tirages de cheveux, les mains baladeuses, les fessées, les clins d'oeil, les insultes, les baisers volés et puis les "c'est ce que tu voulais non ?" Non, je ne l'ai jamais voulu, même si tu me l'as longtemps fait croire. Qui voudrait de ça ? 
Je suis une jolie poupée que l'on voudrait sauver, aimer, changer, façonner, à son image. 
Parce que c'est vrai que je n'ai rien vu, je ne sais pas, je ne sais plus où je n'ai jamais voulu savoir. J'oublie, ton visage, ta voix, tes mots, tes mains reviennent seulement et ça je ne peux rien y faire. Je sais qu'elles ne sont plus, et pourtant je les sens encore. 
Je suis une éponge, j'absorbe et recrache. 
Je les préfère roses ou fleurit, froissés et frais, noirs lorsque rien ne va, pour qu'ils puissent me recouvrir et me faire disparaître. Même si je ne disparaît jamais bien longtemps, j'ai toujours besoin de draps pour m'envelopper, et d'un lit, assez grand, sans forcément d'armature de lit ou d'apparence de lit. Juste que quelqu'un me dise "voilà ton lit" j'ai besoin qu'il soit à moi, au moins pour une nuit. A moi, seulement, pour que je puisse décider qui inviter. C'est vrai que je n'aime pas dormir seule, j'ai juste besoin de quelqu'un à mes côtés, je n'ai pas envie de le toucher ou de lui parler, seulement qu'il soit là pour passer la nuit. J'ai un ours en peluche, marron, plutôt doux et agréable, assez gros pour ne plus laisser aucun espace entre mes bras lorsqu'il est avec moi, mais il recouvre seulement une partie du lit, ce qui fait assez de place pour que tu puisses venir te faufiler, alors l'ours n'est plus suffisant. 

Je suis contre les cocktails sans alcool.
Contre le soleil en été.
Contre les fleurs qui se lèvent toujours trop tôt le matin.
Je suis contre ce chat, qui me regarde car je n'ai rien à faire là, je suis nu et il est là.
Contre les draps froids et défaits de la chambre 104 où ce mec vient de se branler en me rendant un sourire dans le coin parce qu'il n'aura rien à nettoyer lui, c'est moi, toujours moi qui change ses draps, depuis des semaines il le sait et prend plaisir à me voir là, emporter ses draps sales de ses nuits d'envie.
Je suis contre l'envie, l'envie de toi, de l'autre, je n'ai pas envie, je n'ai plus envie. Ne plus te voir, te sentir, ça aussi tu le sais, que je te sens toujours, tes mains reviennent seulement et ça je ne peux rien y faire, je sais qu'elles ne sont plus, mais je les sens encore, j'ai perdue mon odeur.
Dormir seule, je suis contre toi ou lui, mais pas seule, j'aime choisir mon partenaire pour la nuit, pour mes nuits de peur.
Contre toi, contre tes bras plus forts que les miens, ta voix, ta bouche sur moi.
Contre les canapés en faux cuir verts sur lequel un mec un peu trop bourré se permet.
Les bus orange où chacun à sa place, la mienne est après la deuxième porte coté chauffeur près de la fenêtre.
Je suis contre le fait que rien ne change, jamais.
Contre ces yeux sur moi, je les sens, me déshabiller, me dévorer, et je suis là, tétanisée, mon ventre gronde, et tu hurles que c'est de ma faute. Alors je me gratte, les mains, les avants bras, pour me laver, pour que tu disparaisses, mais je suis coincée, et ça tu le sais. Alors je pense à l'océan, aux vagues, aux rochers qui pourraient m'emporter alors elles t'emporteraient avec moi.
Je suis contre les crêperies parisiennes.
Je suis contre les glaçons en hiver.
Je suis contre les enfants dans les supermarchés.
Contre ce chat qui ne m'aime pas et me guette toute la nuit, puisque c'est son lit, je n'arrive pas à dormir.
Contre le monsieur de la 104 qui en plus de se branler dans les draps que je dois changer tous les matins, collectionne des petites culottes qu'il garde précieusement sous son oreillé. Je prends soins de les remettre là où il aime les retrouver après avoir fait son lit.
Ca aussi il le sait, je suis contre le sourire du monsieur 104.
Je suis contre l'envie.
Contre les matelas aux creux qui m'aspirent, contre le fait de dormir seule, je n'aime pas dormir seule, j'aime avoir un lit à moi, ne pas y être seule pour ne pas te laisser de place.
Contre les grillages froids, tes mains marqués au fer rouge et tes mots dégueulasses.
Contre le fait que tu m'aies trop demandé jusqu'à ne plus me le demander du tout.
Contre le fait que jamais rien ne change dans ce bus orange, ni sur le chemin avec la maison rose avec toujours cette vielle volvo rouge garée devant le numéro 5, à croire qu'ils ne quittent jamais leur maison.
Contre ces yeux sur moi et mes bras qui me grattes, démanges, à tel point que je pourrait les manger, vraiment le manger mon bras, ou tes yeux, pour ne plus les sentir sur moi, jamais. Mais alors je devrais aussi m'arracher les oreilles pour ne plus t'entendre, faire exploser mes tympans à coup de cris, mettre mes pieds dans un étau pour ne plus avoir à courir.
Contre les cauchemars dans lesquels je tue quelqu'un, toutes les nuits je tue quelqu'un dont je suis plus ou moins proche pour une raison précise ou non, les outils sont aussi divers que leur victimes, par exemple j'ai tué mon frère sa tête dans un étau, après qu'il ait fait s'échapper notre élevage de cochons-dindes nuage.

Photographier pendant un an son père sur pellicule, bruler ses pellicules et réécrire l'histoire.

Parcourir la bretagne pendant deux mois à la recherche de piscine d'eau de mer, en faire un film.

Enregistrer des textes écrit la nuit, pour ne jamais les réécouter et en écrire d'autres.

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Je ne me souviens jamais des choses, seulement des odeurs alors

J'sais pas pourquoi il faut absolument y aller. Putain, c'est que l'on en a ! Il y a trop de glaçons, bonne journée ! Bio, bip, bip, bip , bip, bip, pas mal celui avec les cœurs ! On ne va pas prendre ça, allô chérie ? Là-bas, stop, stooop ! Arrête, s'il te plait, s'il te plait, s'il te plait, s'il te plait, bébé, bébé, stop ! Mamaaaaaaan, c'est pas vrai j'ai jamais vu ça, mais si, oui mais enfin, ça dépend des femmes après oui, tu as le temps, toute une vie, mais non la ménaupause c'est un cap ! Oh le stérilet oalalala
je ne t'explique même pas alalala, oui mais enfin bon tu sais quand on est jeune, c'est terminé ! Il suffit de retirer la housse en mycrofibes et de la mettre à la machine elle sera comme neuve, sans produit chimique ni poison. Pour les enfants c'est bien ça, les fourchettes, la petite différence c'est. Je l'emmène ou pas, comment on fait ? Tous les soutients gorges à douze euros, non pas de Mc Donald's Etan, le premier TD il faut le faire rapido. Bip, bip, bip, bip, Ami il met des bogoss, quelques personnes et compagnons oui, c'est le plus important, tu ne crois pas ? Ah mais non, je ne sais pas, ah puis y'en a marre de cette gadou, parce que j'ai peur quand je l'ai vu oulala. S'il vous plait madame une petite pièce, soyez écologiques, on va faire un parc à cergy. Ce soit il y aura Angelina, la base, on se fait pas mal de bif du coup, lutter pour butter Macron. Ca va frère, show-business, ouais j'me l'a suis faite elle a grave des poils genre féministe vegan frère, c'est en 116, l'autre il doit, ouais il est nul et tout.


Enregistrer, garder une trace, constater, observer dans le but de se rappeler, le conserver, enregistrer la mer, les vagues, les cliquetis et les déferlement contre les rochers, enregistrer mon père, mon père et ses histoires avec Colette la grosse dame aux bains douche qui aimait le petit garçon qu'il était, ses histoires de morts et de cacas qui fait pousser les carottes, enregistrer mes nuits de peur. 


« Je suis vivante » Je suis vivante mais pourtant ça me fait penser à ce rêve, celui avec les cascades où je mourrais noyée à la fin. A cet instant ce n'était pas une noyade lente et agonisante, elle m'enveloppait, douce et rassurante. Je savais que c'était la fin, terminé, et j'adorais ça. Ce qui voulais dire que pour toi aussi c'était fini.
Ça commence toujours dans les bois, ils se regroupent et dansent devant le muret, celui avec un
clown peint en rouge et jaune à côté des grillages froid où tu m'as murmuré ces mots dégueulasses, tes bras beaucoup trop forts pour les miens et ta bouche, tes doigts marqués au fer rouge sur ma peau. En face de la maison rose avec toujours garée devant la volvo rouge à croire qu'ils ne sortent jamais de chez eux, personne ne part jamais en vacances. Moi je préfère y aller avec mon chien, il est assez grand pour que l’on ne me remarque pas toute suite ou alors il faut prendre le bus orange qui ne vous dit jamais bonjour. Parfois j’imagine qu’il me réponde, dans ce cas peut-être que je lui aurais parlé de toi, qu’ils me suivent, de ma respiration saccadée lorsque je les entends, des murmures avec toujours les mêmes saloperies, du bourdonnement constant. J’aimerais qu’ils se taisent et me laisse avec les cafards de l'appartement 112. Mais ça ne se passe jamais comme on le voudrait pas vrai, tu m'as pourtant fait croire que c'était moi, c'était moi qui l'avait choisi, et même que j'aimais ça, mais qui aimerait, qui ? Dit le moi, toi qui aime tant parler et me répéter à quel point je fais mal les choses. Je ne vais pas bien, vraiment je me sens mal, je ne sais pas si un jour je me suis vraiment sentie bien. Je n’arrive pas à le savoir, si je ressens vraiment les choses, il y a toujours du monde, jamais assez, mais sûrement trop. Trop pour moi, des oreilles traîneuses, des têtes penseuses qui ne pensent plus, mais qui traînent elles aussi. Elles me suivent, jusque dans mon lit parfois. Mon lit, mon lit est un matelas standard de 140cm sur 190cm, c'est un lit double, sans le lit, c'est un matelas à même le sol décoré de fleurs qui s'apparenteraient à des roses ; récupéré, refourgué par je ne sais qui. Ca donne le tournis, elles sont toujours là, quelques part, le bruit du silence aussi est constant et étourdissant. La musique des moteurs, ça ronronne et ça danse, ils dansent tous, mais pas moi.
Les fleurs se lèvent toujours tôt le matin. Moi ça me va, je me prépare à affronter la pluie des
oreilles traîneuses et leur danse. La mafia d’en bas, celles des penseurs qui ne dansent plus, qui traînent seulement, juste sous ma fenêtre, ils attendent en fil indienne jusqu’au palier. Bien sûr je ne leur ouvre jamais.

Le grand parc était vide, du moins il en avait l'air, personne ne pouvait soupçonner qu'à travers ses murs froids et gris qu'il abritait encore des dizaines de corps bientôt vides mais toujours chauds. J'ai longtemps eu peur de ses murs, ses escaliers grinçants, ses arbres sans branches ni feuilles, ses cages à piafs toujours vides et ses barreaux aux fenêtres. Il est là, perché au milieu de la ville, froid , vide et sans vie à côté de la plage. J'ai du aller le voir quatorze fois en dix ans . Tout était toujours pareil ici, toujours les mêmes personnes dans les supermarchés, bus, rue mais jamais personne ne mettait les pieds là-bas. Sans doute par honte, pour le cacher, l'oublier lui et tout le reste, c'est toujours plus facile d'ignorer qu'il existe. Pourtant j'ai dû lui rendre visite, la première fois je devais avoir onze ans, c'était fou, c'était l'été et pourtant je n'avais jamais eu aussi froid qu'ici. Les couloirs étaient déserts, sentaient la pisse et la compote, les néons grésillaient, il y avait un silence de mort pourtant je sentais, j'entendais les cris, des milliers de cris.
La pièce où on l'avait enfermé devait être blanche il y a des années de ça, le jour où je l'ai vu ils étaient jaune salis de taches vertes, de cloques, de sang vieilli, des tas de bleus et de griffures.

Il y avait seulement un lit, sur lequel il restait une fine couche de peinture blanche. C'était un lit en métal avec des barreaux, un lit une place de 180 sur 90cm, lesté au sol sans lattes ni grilles pour soutenir son matelas miteux, seulement une grande blanche de contreplaqué sur laquelle ils l'avaient posé. Une table de chevet médicalisée, le lino orange sur lequel se reflétait la lumière jaunâtre des néons, la pièce n'avait pas de fenêtre, seulement deux portes, celle pour rentrer et l'autre que je n'ai jamais ouverte, j'imagine qu'elle comportait des VC et une douche, question d'habitude mais seulement, comment aurait-il pu s'y rendre ? Il était là, presque mort par les cachets, accroché par les poignets à ce lit, les yeux vides et pleins de larmes, c'était insupportable de le voir ici, alors on est parti.
C'était l'homme que j'aimais le plus au monde mais je le détestait tellement de m'avoir fait venir ici. Comment pouvait-on aimer et détester quelqu'un à ce point ? 

























Pierro est fils unique mis à part les quatre enfants morts nés mis au monde par sa mère.
Pierro vit dans une petite maison bleu, avec son père et son grand-père. Son père travaille beaucoup alors c'est Jean qui garde le gosse.
Pierro est toujours accompagné de son grand-père titubant.
Pierro est vêtu d'une salopette jaune en velours côtelé, de bottines a scratch, d'un manteau et bonnet vert forêt, son grand-père lui est toujours en jeans, défroqué, des chaussures qui ont vu la guerres et d'une veste de costumes beaucoup trop grande d'un marron passé et pleine de trou de mites. Pierro est un gamin gentil mais bourré de conneries, Jean est quand à lui bourré tout court. L'autre jour Pierro a sauté dans la piscine des voisins, ce trou n'était en fait que le trou de construction d'une nouvelle maison, donc un trou béant sans eau et plein de trucs de chantier, Pierro y est tombé la tête la première et s'est ouvert le crane mais comme c'était jour de kermesse il a remis sont bonnet par-dessus et ils y sont allé en volant le vélo pourri du voisin. Jean est tombé dans le casse-boîtes avec tous les litrons qu'il avait bu et Pierro a du rentrer en stop sous une pluie battante c'est là qu'il s'est dit que le saut dans la piscine quelques heures avant aurait eu plus de succès maintenant mais bon. Jean est arrivé plus tard brayant qu'il avait baptisé le petit, le petit était en fait un baigneur en plastique avec lequel le grand-père c'était réveillé aux casses-boîtes tellement heureux et encore saoul qu'il a réveillé le curé pour le baptiser.
Mais il a vite déchanté voyant Pierro le visage en sang et toujours endormi, il a alors tiré sur son bonnet pour y voir plus clair et il a tout arraché. Enfin pas tout mais une bonne parti du cuir chevelu à cause du sang séché et une plaie énorme saignait encore alors il a fallut amener le gosse se faire recoudre. Voilà pourquoi Pierro avait des agrafes dans le crâne, enfin c'est ce qu'il essayait d'expliquer à la grosse Vero, Vero c'est celle qui tient le lieu, qui reluquait son corps de petit garçon pendant que Jean l'astiquait au savon de marseille sous les yeux des clodos des bains douches. Oui parce que dans la petite maison bleu il n'y avait ni eau ni électricité. Alors pour les douches c'était le dimanche aux bains douche, pour les toilettes c'était le potager ou les toilettes publiques à côté de l'église.

Je reconnais ce souffle court, celui de cette excitation immonde. Il sort son sexe de sa braguette, l'étend, le tord devant moi comme un chewing-gum, se frotte contre moi, s'agrippe à mes fesses, mes hanches, mes seins, mes bras, serre mes poignets si fort que j'ai peur qu'ils cèdent, son souffle sur ma joue, sa langue parcourant mon visage, il arrache mes vêtements, lèche ses doigts et les enfournent entre mes cuisses que je serre de toutes mes forces, je le supplie d'arrêter.
Chaque soir il brandira fièrement ce sexe ridicule et arrachera ma culotte, trempera ses doigts dans une substance visqueuse et l'enfoncera entre mes cuisses, trois fois, puis glissera son sexe entre mes fesses, l'étendra, écartera mes cuisses et effectuera un va et vient pendant quelques minutes interminables, éjaculera sur mes fesses et s'étalera sur moi, le souffle court.

Il dit m'aimer, pourtant il m'a volé une partie de moi.

J'aimerais que la journée soit déjà terminée , qu'elle n'ai jamais commencée , ne jamais avoir commencé. Je suppose que mon affliction après la perte de Rose m'a rendue fade. J'aimerais commencer par ça mais là je ne peux pas,

Une tentative de réunir des textes

Lit, lit cabane, lit superposé, lit parapluie, lit coffre, lit simple de 90 sur 190, lit double de 140 sur 190, lit queen size, lit king size,...
Mon lit est un matelas standard de 140cm sur 190cm, c'est un lit double, sans le lit, c'est un matelas à même le sol décoré de fleurs qui s'apparenteraient à des roses ; récupéré, refourgué par je ne sais qui. Mon lit est contre un mur, le plus grand, celui avec les appliques, je l'ai repeint en rose, en rose très pale presque blanc après avoir arraché la tapisserie jaune moutarde de mes parents, c'était leur chambre, leur chambre avec un autre lit, un lit en métal noir, standard et double lui aussi. Il était placé au même endroit, contre le mur, entre la grande fenêtre et l'armoire. Dans cette chambre aux murs roses et au matelas sur le sol j'ai disposé deux tables de chevet et une porte d'armoire posée sur tréteaux en guise de bureau ils sont en formica, meubles récupérés de mon arrière grand père, le grand-père de ma mère, le père de mon grand-père, Emile. J'ai aussi un présentoir à carte postale pour y déposer des vinyles, des tas de bouquets fanés et une armoire imposante bon marcher avec de grands miroirs qui reflètent toute la pièce, on y retrouve le lit. Ce lit qui n'est pas un lit mais dans lequel je me sens bien, il est assez dur sans l'être trop, il est réconfortant lorsqu'il est habillé de ses draps aux imprimés de fleurs roses, c'était l'endroit où je me sentais le mieux, mais comme je ne voulais pas que ça recommence et je ne voulais plus te voir je l'ai quitté. Ca a fonctionné pendant un temps, j'ai dormi dans un lit avec un sommier et qui n'était pas à même le sol mais que je n'ai pas aimé. Il y avait un trou au milieu qui m'aspirait et un chat qui me détestait, c'était aussi son lit.

Je n'arrive pas à dormir seule, presque tous les soirs, ma porte entrouverte laisse entrer la lumière du couloir qui réchauffe les murs roses. Puis très vite il s'est invité et m'a amené à son lit, son vrai lit, son grand lit, son beau lit avec le creux du matelas qui m'attire vers lui. Ce lit est trop grand, trop étroit pour dormir à deux, il est désagréable, il grince et le matelas est recouvert de plastique, il est vert. Je ne l'aime pas, je préfère les matelas au sol, les lits en hauteur ou les canapés, mais pas les canapés verts en faux cuir. J'aime bien son lit, son lit à lui, il est carré il est plat, il est chaud et rassurant. Au dessus il y a une petite fenêtre carrée elle aussi où il ne ferme jamais complètement les volets alors on voit les lumière du soir et le soleil du matin. Mais je ne crois pas qu'il aime que je sois là. Sur le matelas parterre avant j'y arrivais mais maintenant non, j'ai peur, peur du noir des ombres que forment les meubles comme lorsque je voyais des silhouette et que j'étais persuadée de parler à quelqu'un. C'était peut-être à toi, tu ne me laisse jamais dormir, les murs se ressers, mon ventre se tord et j'étouffe, j'ai peur, peur de je ne sais quoi, de toi, de moi, de lui sans doute. Je n'arrive pas à dormir seule, j'ai juste besoin de quelqu'un près de moi, je n'ai pas nécessairement besoin ni envie de lui parler ni de le toucher, j'ai juste besoin de savoir qu'il est là avec moi, et que tout va bien. Même si rien ne va, je ne suis pas seule avec toi.
Chaque soirs je rêve que je tue quelqu'un, ça peut être quelqu'un dont je suis proche ou non, pour une raison quelconque ou non, les outils sont aussi divers que leur victimes. Une fois j'ai tué mon frère sa tête dans un étaux après qu'il est fait s'échapper notre élevage de conchons-dindes-nuages. Après avoir mal dormi dans ce lit j'allais faire ceux des autres. J'ai du dormir trois ou quatre fois dans un hôtel. Lors de voyages scolaires, pour des vacances que j'avais réussi à me payer en vendant ma voiture ou des petits boulots que j'avais décrochés parce que je suis jolie et parfois ça sert.

L'hôtel accueil généralement des commerciaux en déplacement, des cyclistes venu pour le chemin reliant les portes de l'océan au centre Bretagne comme ils le disent, quelques personnes de passages et d'autres qui y reste un peu plus longtemps parce qu'ils se sont fait virer de chez eux par leur femmes ou invitent des femmes qui ne sont pas les leurs dans des lits qui ne le sont pas non plus.
En un mois j'avais déjà fait le lit de 1023 personnes, certains veulent retrouvent leur pyjama sous l'oreiller, d'autres des culottes, chocolats, photographie pornographiques ou mouchoirs.
Le monsieur de la 104 y a couché tous les soirs pendant un mois, du mercredi 28 aout au jeudi 27 septembre, ses draps froids et défaits parce que je l'avais bien compris, ce mec venait de se branler en me rendant un sourire dans le coin parce qu'il n'aurait rien à nettoyer lui, c'est moi, toujours moi qui changeais ses draps, depuis des semaines il le savait et prenait plaisir à me voir là, emporter ses draps sales de ses nuits d'envie. En plus de se branler dans les draps que je dois changer tous les matins il collectionne des petites culottes qu'il garde précieusement sous son oreiller. Je prends soins de les remettre là où il aime les retrouver après avoir fait son lit.
Ca aussi il le sait, je suis contre le sourire du monsieur 104. Je n'aime pas son bonjour.
Son voisin du dessus, son voisin pendant deux jours occupait la chambre 204, était un homme qui aimait beaucoup sa femme puisqu'il avait une photo de photomaton jaunie, dupliqué en des dizaine d'exemplaires, c'était toujours la même photo, dans un cadre de poche sur sa table de chevet, en marque page, dans la poche droite de la chemise de son pyjama bleu à rayures blanches et deux dans la salle de bain, une sur le miroir et l'autre en face des toilettes. Il en avait aussi une, toujours la même dans son portefeuille, je le sais parce qu'il m'a laissé un pourboire de 2euros qu'il a voulu me donner lui même et pas laisser la pièce sur le bureau comme le font généralement les clients qui donnent des pourboires.
La femme qui occupait la chambre 207 durant la même période, elle y est restée 4 jours, elle ne voulait pas sortir, j'ai réussi à la faire quitter sa chambre pour pouvoir y faire le ménage le deuxième jours après mettre fait traitée de bonne à rien pour ne pas avoir fait sa chambre. Elles doivent être faites tous les jours, même si la personnes y restes plusieurs nuits. Elle avait laissé deux cadavres de bouteilles de wisky bon marché et du mascara sur l'oreiller.
L'homme qui occupait la chambre 201 restait cloué au lit pendant des semaines, il y avait seulement un lit, sur lequel il restait une fine couche de peinture blanche. C'était un lit en métal avec des barreaux, un lit une place de 190 sur 90cm, lesté au sol sans lattes ni grilles pour soutenir son matelas miteux, seulement une grande planche de contreplaqué sur laquelle ils l'avaient posé. Une table de chevet médicalisée, le lino orange sur lequel se reflétait la lumière jaunâtre des néons, la pièce n'avait pas de fenêtre, seulement deux portes, celle pour rentrer et l'autre qui s'apparentait à une petite salle d'eau elle comportait des sanitaires et une douche, question d'habitude mais seulement le monsieur de la 201était presque mort par les cachets, accroché par les poignets à ce lit, les yeux vides et pleins de larmes. C'était insupportable de le voir ici, alors je suis partie sans même faire le ménage, le lendemain il était parti, peut-être occupait-il une autre chambre. C'était-il plaint de la vu ou du service ?
J'y suis retournée quelques nuits d'été mais seulement je ne pouvais plus passer par la grande porte il fallait que je traverse le grand parc vide perché au milieu de la ville. Froid, puis casse une vitre et étire un barreau à l'une des fenêtre du rez de chaussé ou enfonce une barricade de contre-plaqué à une entrée de service condamnée. Puis il fallait traverser tout le bâtiment par les sous-sol jusqu'à arriver à une porte coupe-feu pour retrouver les couloirs froid et vide qui sentent la compote et la pisse pour arriver jusqu'à la chambre 201 bien sûr le monsieur de la dernière fois n'y était plus mais j'ai répété ce petit manège deux ou trois fois pour en être certaine.
La 403 a accueilli pendant trois jours un homme,

Les lits de la 404, 302, 305, 201 et 106 sont les plus confortables je pense, ils ont de gros matelas, assez durs. Il y en a avec mémoire de formes, je me demande combien de corps ont ils pu mémoriser, sinon aucun.

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